Traverser le deuil, un chemin « normal » nécessitant parfois un accompagnement renforcé
Le deuil est une expérience de douleur et de perte face à la disparition d’un être aimé. Cette perte procure dans le moment présent un ensemble de sentiments ambivalents envers ce qui a été perdu et envers soi-même.
Nous sommes à la fois des êtres uniques, ce qui nous confère un sentiment d’importance personnelle et des êtres mortels, ce qui nous fragilise et nous submerge dans la peur et la frustration. L’intégration de ces deux sentiments est le fruit d’une bonne élaboration du deuil.
Il peut être difficile de trouver son chemin à travers cette période, et la psychothérapie offre un espace de soutien pour ceux qui ont besoin d’être aidés pour traverser les différentes étapes du deuil.
Mais comment savoir si ma souffrance est « normale » ou si elle est bien trop complexe et nécessite un accompagnement ?
Le deuil « normal » est un processus de réponse émotionnelle sain et naturel face à une perte. Il se déroule en plusieurs étapes, comme le choc, le déni, la colère, la dépression, et finalement l'acceptation.
- Durée : Bien que le deuil soit subjectif et variable, la plupart des gens passent progressivement par les étapes et ressentent une atténuation de leur souffrance au fil du temps, souvent entre quelques mois et deux ans.
- Réactions émotionnelles : Les émotions intenses (tristesse, colère, nostalgie) sont normales et peuvent diminuer avec le temps, permettant à la personne de se souvenir du défunt sans douleur persistante.
- Fonctionnement : Bien que des moments de repli et de faible productivité soient fréquents, la personne en deuil conserve une certaine capacité à fonctionner et à revenir progressivement à sa vie quotidienne.
Le deuil « pathologique » ou de forme « complexe » est un deuil qui se prolonge et s'intensifie au point d’entraver gravement la vie quotidienne et le bien-être de la personne.
- Durée excessive : Le deuil persiste au-delà de ce qui est habituellement observé, avec une intensité inchangée ou croissante, même après plusieurs mois, voire plusieurs années.
- Symptômes envahissants : La personne peut ressentir des symptômes tels que des pensées intrusives constantes, un sentiment de désespoir profond, et une incapacité à envisager l’avenir sans le défunt.
- Difficulté à accepter la perte : La personne éprouve des difficultés à entrer dans la phase d'acceptation et reste figée dans les premières étapes du deuil (choc, déni, colère), ce qui empêche l'évolution vers une adaptation saine.
- Isolement social et baisse de fonctionnement : Le deuil pathologique peut mener à une détérioration de la vie sociale, professionnelle et personnelle, la personne se retirant souvent des relations et des activités.
Les Étapes du Deuil
Le processus de deuil, souvent représenté par une courbe, comporte plusieurs étapes. Il est primordial de comprendre que le chemin du deuil n’est pas linéaire et qu’il peut y avoir aussi bien des retours arrière que des sauts de phase.
- Choc : La personne est en état de sidération face à la perte, ayant souvent du mal à y croire. Ce moment peut inclure un engourdissement émotionnel ou une sensation de détachement.
- Déni : Dans cette phase, la personne refuse d'accepter la réalité de la perte. Elle peut avoir des pensées du type « Ce n’est pas possible » ou « Cela ne peut pas m’arriver ».
- Colère : Face à la prise de conscience de la perte, la personne éprouve souvent de la colère, qui peut être dirigée contre elle-même, d'autres personnes ou des circonstances. Cette colère est une expression du sentiment d’injustice.
- Marchandage : La personne cherche à « négocier » pour éviter la réalité, en imaginant des scénarios hypothétiques où la perte pourrait être évitée (« Si seulement j’avais fait ceci, cela ne serait pas arrivé »).
- Dépression : La tristesse intense survient lorsque la personne comprend la permanence de la perte. C’est une étape marquée par une grande peine, du désespoir, et parfois un retrait des activités habituelles.
- Reconstruction : La personne commence à reconstruire sa vie autour de la perte. Elle réorganise ses repères et trouve de nouveaux mécanismes d’adaptation, même si la douleur persiste.
- Acceptation : La dernière étape où la personne intègre la perte dans sa vie et trouve une forme de paix intérieure. La personne peut se remémorer la perte sans ressentir la douleur aiguë des étapes précédentes.
Quelles approches thérapeutiques pour accompagner le deuil ?
L’objectif de l’aide est de permettre de vivre pleinement le deuil sans être submergé et de retrouver progressivement un équilibre dans la vie.
- Thérapie centrée sur la personne : offre un espace sûr pour explorer les émotions liées à la perte.
- Thérapie de soutien : pour traverser les moments difficiles et à retrouver des sources de réconfort.
- Thérapie narrative : pour reformuler l’histoire de la perte et trouver un nouveau sens.
- Gestalt Thérapie : pour stimuler la décharge émotionnelle liée aux sentiments profonds du patient face à sa perte : désarroi, solitude, peur, colère, culpabilité, sentiment d’injustice et incompréhension. Ce travail d’expression et de décharge émotionnelle nous permet de laisser émerger d’autres émotions telles que la tendresse, la reconnaissance, la confiance ou l’acceptation.
- Le patient récupère les parties de soi-même qui avaient été enterrées avec le défunt et se sent à nouveau une personne à part entière.
Prêt(e) à vous faire aider pour vivre le deuil mais sans être submergé ?
Lorsqu’on perd un être aimé nous traversons une douleur intense et profonde. Surmonter ce deuil est l’une des épreuves les plus difficiles auxquelles nous sommes confrontés dans la vie. Cela demande du temps et du travail personnel.
Chaque deuil est différent et les étapes qui en découlent ne suivent pas forcément un ordre linéaire.
Si vous traversez un deuil et que vous avez besoin de soutien, contactez-nous pour une consultation.